Une ferme familiale sauvée… presque!
À Mauvezin-sur-Gupie (Lot-et-Garonne), la ferme des grands-parents de Lucas Wafflart, 18 ans, est passée en vente aux enchères en raison des difficultés financières du patriarche. Lancée mi-juin, la cagnotte en ligne que Lucas a créée sur Leetchi a pris une ampleur inattendue : en moins de 24 heures, les dons ont dépassé les 80 000 €, et aujourd’hui, ils frôlent les 100 000 €. Lucas, « impressionné », raconte que son téléphone n’a pas cessé de sonner tant la mobilisation est forte. Plus de 2 100 contributeurs venus de toute la France ont déjà participé, exprimant leur soutien dans des messages émouvants : « Très touché par ton intervention hier à la télévision… je souhaite de tout cœur que cette contribution vous permette de conserver l’héritage de vos ancêtres. »
7/5/20251 min temps de lecture


Lucas Wafflart a 18 ans et souhaiterait exploiter les terres familiales après avoir fini ses études. © Crédit photo : Jérôme Jamet/SO
🎯 Enchère dramatique : une respiration… puis un rebond
La ferme, initialement estimée à 140 000 €, a vu son prix fondre après 26 baisses successives de 10 %, atteignant 10 045 €. À ce prix, la SAFER (Société d’aménagement foncier et d’établissement rural) de Nouvelle-Aquitaine l’a acquise, dans l’objectif de la revendre à Lucas une fois son financement bouclé.
Mais coup de théâtre le 30 juin : dans les ultimes minutes autorisées, un retraité de Marmande a surenchéri à 11 049 €, relançant le processus de vente aux enchères. « C’est dégueulasse », déplore Lucas, bouleversé par la situation.
🚜 Mobilisation rurale et syndicale
La Coordination Rurale 47, présente aux côtés de Lucas depuis le début, dénonce fermement cette surenchère :
« Il serait INACCEPTABLE que cette ferme soit vendue à un tiers ! Lucas doit être prioritaire. La SAFER et la chambre d’agriculture se porteront acquéreurs si besoin. »
L’organisme appelle à maintenir la pression et reste prêt à intervenir pour défendre l’agriculture familiale.
🧭 Et maintenant ?
La cagnotte continue de grimper et dépasse les 90 000 € : un formidable élan de solidarité.
Une nouvelle vente est prévue à l’automne, avec Lucas, la SAFER, et possiblement d’autres enchérisseurs.
L’enjeu symbolique dépasse la simple transaction : il s’agit de préserver un patrimoine familial et rural.
⚖️ Une affaire emblématique
Ce dossier illustre un dilemme typiquement français : la liberté des ventes publiques face à la volonté de sauvegarder le monde agricole traditionnel. Lucas incarne une jeunesse paysanne prête à se battre pour son héritage, et sa cause a touché un large public.
Mais rien n’est encore acquis. La cagnotte, bien que conséquente, ne garantit pas seule la victoire. Ce sera désormais aux institutions — banques, chambre d’agriculture, SAFER — de se mobiliser à leur tour pour permettre à ce jeune agriculteur de perpétuer l’histoire de sa famille.