Rumeurs sur Brigitte Macron : deux femmes relaxées en appel dans l’affaire d’infox transgenre
La cour d’appel de Paris a relaxé ce jeudi 10 juillet 2025 deux femmes poursuivies pour avoir relayé une rumeur selon laquelle Brigitte Macron, épouse du président de la République, serait une femme transgenre. Cette décision annule les condamnations prononcées en première instance en septembre 2023.
7/11/20252 min temps de lecture


Selon cette infox, Brigitte Macron, née Trogneux, n’aurait jamais existé. Son frère Jean-Michel aurait pris cette identité après avoir changé de sexe. LP/Fred Dugit
Un procès autour d’une rumeur virale
L’affaire remonte à 2021, lorsque Natacha Rey, présentée comme « journaliste autodidacte », et Amandine Roy, autrice et vidéaste se revendiquant médium, ont diffusé en ligne des contenus suggérant que Brigitte Macron serait en réalité née sous l’identité de Jean-Michel Trogneux, son frère.
Dans une longue vidéo diffusée sur YouTube, elles ont développé cette théorie en s’appuyant sur des éléments jugés diffamatoires par la partie civile. Ces propos, bien que largement contestés, ont été relayés sur les réseaux sociaux, notamment à l’étranger, en particulier dans des cercles complotistes.
Condamnées en première instance
En septembre 2023, le tribunal correctionnel de Paris avait condamné les deux femmes pour diffamation. Elles avaient écopé de 500 € d’amende avec sursis et avaient été condamnées à verser des dommages et intérêts à Brigitte Macron (8 000 €) et à son frère Jean-Michel Trogneux (5 000 €).
Une décision annulée en appel
En appel, la cour a jugé que les propos incriminés ne constituaient pas une diffamation publique, ou relevaient de la bonne foi. Les 18 passages visés dans les poursuites ont été rejetés. Concernant un extrait suggérant une relation inappropriée avec un mineur, la cour a également retenu la bonne foi, justifiant ainsi une relaxe sur ce point.
Réactions contrastées
L’avocat de Brigitte Macron, Me Jean Ennochi, a déclaré :
« Je vais voir avec mes clients ce que nous allons faire mais bien évidemment, nous ne sommes pas d’accord. »
De son côté, l’avocat de Natacha Rey, Me François Danglehant, s’est félicité de la décision :
« Natacha Rey, pourchassée, persécutée, condamnée. Mais finalement, Natacha Rey relaxée. »
Aucune annonce n’a encore été faite concernant un éventuel pourvoi en cassation.
Un phénomène médiatique et numérique
La rumeur visant Brigitte Macron avait pris de l’ampleur en 2021, alimentée notamment sur les réseaux sociaux, et avait franchi les frontières françaises. Plusieurs personnalités publiques, en France et à l’étranger, ont déjà été visées par des rumeurs similaires. Le phénomène soulève régulièrement des débats sur la régulation de la désinformation en ligne et les limites de la liberté d’expression sur internet.
Une affaire emblématique
Cette affaire pose des questions complexes sur la frontière entre opinion, accusation publique et liberté d’expression. Elle illustre aussi les difficultés du système judiciaire à traiter des cas nés sur internet, dans un contexte de viralité et de circulation rapide des contenus.
Résumé :
La cour d’appel de Paris a relaxé deux femmes poursuivies pour avoir relayé une rumeur sur l’identité de Brigitte Macron. Les juges ont retenu l’absence de diffamation ou la bonne foi dans les propos tenus. La partie civile pourrait toutefois envisager de poursuivre la procédure.