Gabriel Attal propose une réforme des retraites sans âge légal de départ
Gabriel Attal, figure montante de la majorité présidentielle, a récemment présenté une proposition audacieuse pour réformer le système des retraites en France. L’ancien Premier ministre envisage de repenser en profondeur le modèle actuel, en supprimant l'âge légal de départ à la retraite et en le remplaçant par un système basé uniquement sur la durée de cotisation. Cette réforme viserait à offrir plus de liberté aux actifs tout en assurant la viabilité financière du système.
6/30/20253 min temps de lecture


La fin de l'âge légal de départ
Au cœur de la proposition d'Attal se trouve la suppression pure et simple de l’âge légal de départ à la retraite. Actuellement fixé à 64 ans, cet âge serait abandonné au profit d’un critère unique : la durée de cotisation. Cela signifie que chaque individu pourrait choisir de partir à la retraite une fois qu’il a atteint le nombre d’années de cotisation requis pour obtenir une pension à taux plein. En revanche, ceux qui souhaiteraient partir plus tôt pourraient le faire, mais avec une pension réduite. À l’inverse, ceux qui prolongeraient leur carrière au-delà du minimum requis bénéficieraient de bonifications.
Ce nouveau système vise à introduire plus de souplesse dans les parcours professionnels, en reconnaissant les efforts de ceux qui ont commencé à travailler tôt ou qui ont eu des carrières longues. Il permettrait également de mieux s’adapter aux réalités diverses du monde du travail.
Une réforme fondée sur la liberté et la responsabilisation
Gabriel Attal souhaite ainsi promouvoir un système qu’il qualifie de "libre et productif". Libre, parce qu’il ne contraint plus les travailleurs à attendre un âge fixe pour partir en retraite ; productif, car il encourage ceux qui le souhaitent à prolonger leur activité, apportant ainsi des ressources supplémentaires au système. Cette approche se veut plus équitable, notamment pour les personnes ayant commencé à travailler jeunes ou ayant eu des carrières pénibles, qui pourraient partir plus tôt dès qu'elles remplissent les conditions de cotisation.
Le dispositif offrirait également une certaine responsabilisation individuelle : chacun serait libre de décider de son âge de départ, en fonction de sa carrière, de sa santé, ou de ses projets de vie, tout en acceptant les conséquences sur le niveau de sa pension.
Une part de capitalisation dans le financement
Autre innovation majeure de la proposition d’Attal : l’introduction d’un volet de capitalisation dans le système de retraite. Concrètement, cela signifierait que, parallèlement au système de répartition actuel — dans lequel les cotisations des actifs financent les pensions des retraités — une partie du financement pourrait venir d’un capital personnel constitué tout au long de la carrière. Cette épargne retraite serait facultative et viserait à compléter la pension de base.
Ce mécanisme, déjà en place dans d’autres pays, aurait pour but de diversifier les sources de financement du système, tout en renforçant la sécurité financière des futurs retraités. Il permettrait également de lisser les effets du vieillissement démographique, en réduisant la pression sur les actifs.
Une réponse aux défis du système actuel
La proposition d’Attal intervient dans un contexte où le système des retraites français fait face à plusieurs défis majeurs. Le vieillissement de la population, l’allongement de la durée de vie et le déséquilibre entre le nombre d’actifs et de retraités fragilisent durablement le modèle par répartition. Malgré la récente réforme qui a repoussé l’âge légal à 64 ans, les projections financières à moyen et long terme restent préoccupantes.
Face à ces constats, la réforme envisagée entend apporter une réponse structurelle plutôt que simplement paramétrique. En supprimant l’âge légal, elle veut adapter le système à une société où les parcours professionnels sont de plus en plus hétérogènes, tout en rendant le financement plus soutenable.
Une réforme politiquement stratégique
Au-delà de son contenu technique, cette proposition s’inscrit dans une stratégie politique claire. Gabriel Attal cherche à se positionner comme un réformateur audacieux, capable de porter une vision à long terme pour le pays. En mettant sur la table une réforme aussi ambitieuse, il entend se démarquer de ses concurrents et incarner une nouvelle génération politique, résolue à moderniser l’État-providence.
Il s’agit aussi d’un pari sur l’avenir : celui d’une société plus flexible, plus responsabilisée, où chacun pourrait choisir librement le moment de son départ à la retraite, tout en participant à un système plus équilibré et durable.
Le président du groupe parlementaire Ensemble pour la République, Gabriel Attal, s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, le 24 juin 2025, à Paris. (JULIE SEBADELHA / AFP)