Emmanuel Macron accuse Elon Musk de soutenir une "internationale réactionnaire"
Lors de la trentième conférence des ambassadrices et des ambassadeurs, tenue à Paris le 6 janvier 2025, le président Emmanuel Macron a pointé du doigt l’influence croissante de personnalités telles qu’Elon Musk dans les affaires internationales. Sans nommer explicitement le milliardaire américain, le chef de l’État a mis en garde contre l’émergence d’une « nouvelle internationale réactionnaire », accusant certains acteurs de déstabiliser les processus démocratiques en Europe.
1/6/20252 min temps de lecture
Les critiques d'Emmanuel Macron
Emmanuel Macron s’est inquiété de l’ingérence directe d’Elon Musk, propriétaire de la plateforme X (anciennement Twitter), dans les affaires politiques européennes. Le président français a évoqué des interventions à visée politique, notamment en Allemagne, où Musk a exprimé son soutien au parti d’extrême droite Alternative für Deutschland (AfD). Cette prise de position intervient à l’approche des élections fédérales allemandes et soulève des inquiétudes sur la souveraineté des processus démocratiques.
« C’est une réalité à laquelle nous devons faire face avec diplomatie », a affirmé Emmanuel Macron, soulignant l’urgence de s’adapter à ces nouveaux défis. Il a déploré que des plateformes numériques deviennent des échiquiers où des enjeux idéologiques et politiques transnationaux se jouent au détriment des valeurs démocratiques.
Musk au cœur des polémiques
Les récentes actions d’Elon Musk sur X n’ont pas seulement provoqué des remous en Allemagne. Au Royaume-Uni, le Premier ministre Keir Starmer a fermement réagi aux critiques du milliardaire concernant la gestion des affaires d’abus sexuels historiques. Musk avait publiquement accusé Starmer et la ministre de la protection de l’enfance, Jess Phillips, de ne pas avoir tenu les auteurs pour responsables. En réponse, Starmer a dénoncé des attaques « mensongères » et accusé Musk de compromettre le travail sur des sujets sensibles en diffusant de fausses informations.
Ces interventions répétées d’Elon Musk dans les affaires politiques européennes illustrent l’impact grandissant des magnats de la technologie sur les démocraties occidentales. De plus, elles posent des questions fondamentales sur les règles de responsabilité et de neutralité que ces acteurs devraient observer dans le cadre de leurs activités.
Le spectre de Donald Trump
En parallèle, Emmanuel Macron a abordé la perspective d’un retour de Donald Trump à la Maison-Blanche. « Nous avons su travailler avec lui par le passé, nous saurons le faire à nouveau », a-t-il déclaré, tout en rappelant les désaccords qui avaient marqué leur relation sur des thèmes tels que le climat et l’ordre international. Macron a toutefois averti que les politiques climatiques de Trump, axées sur une exploitation accrue des énergies fossiles, risquaient de compromettre les efforts globaux de lutte contre le changement climatique.
Le président français a appelé à une mobilisation accrue pour la prochaine COP30, qui se tiendra à Belém, au Brésil, affirmant qu’il s’agira d’une étape cruciale pour la mise en œuvre des engagements pris dans le cadre des accords de Paris.
Une influence controversée
Ces déclarations de Macron interviennent dans un contexte où l’influence des figures du secteur technologique devient une préoccupation croissante pour les gouvernements. L’impact de ces acteurs sur les opinions publiques et leur capacité à orienter les débats politiques mettent en lumière la nécessité de réguler davantage leur champ d’action.
« La souveraineté des nations et l’intégrité des démocraties doivent primer sur les intérêts individuels et les agendas idéologiques », a conclu le président français. Alors que l’Europe tente de définir une stratégie commune face à ces enjeux, les critiques formulées à l’encontre d’Elon Musk résonnent comme un appel à la vigilance et à l’action.
