Belgique : un homme traîne son chien mort derrière sa voiture, sa maison incendiée par des internautes
Dalhem (Belgique), 8 juillet 2025 – Une scène insoutenable a choqué la Belgique et enflammé les réseaux sociaux ce week-end. Un homme a été filmé traînant son chien mort derrière sa voiture sur plusieurs kilomètres, près de Liège. En quelques heures, les images se sont propagées sur Internet, déclenchant une vague d’indignation, puis une vengeance sauvage : le domicile de l’homme a été incendié par des individus encore non identifiés.
7/8/20252 min temps de lecture


La vidéo de l’horreur
Les faits se sont produits dans la soirée du 4 juillet, dans la commune de Dalhem. Des automobilistes stupéfaits ont filmé un chien, un berger allemand, traîné à l’arrière d’un véhicule en mouvement. Les images montrent le corps de l’animal rebondissant sur la chaussée, attaché au pare-chocs. Rapidement partagée sur les réseaux sociaux, la vidéo provoque un tollé.
La police est alertée et identifie rapidement le conducteur grâce à sa plaque d’immatriculation visible sur les images. Le chien, grièvement blessé, n’a pas survécu.
Le propriétaire : « Je croyais qu’il dormait »
L’auteur des faits, un habitant d’Oupeye, a été auditionné par le parquet de Liège. Lors de son interrogatoire, il affirme ne pas avoir vu son chien sortir du véhicule et assure l’avoir attaché à l’intérieur, pensant qu’il s’était simplement endormi. Il dit avoir quitté un café vers 22 heures, sans se rendre compte que l’animal, encore attaché, était tombé du coffre.
Alerté par une automobiliste, il aurait alors détaché le chien, puis repris la route. Trop tard : l’animal succombe à ses blessures. Le parquet examine actuellement la véracité de cette version.
Justice populaire : sa maison incendiée
Quelques heures après la diffusion des images, la colère s’intensifie en ligne. Des internautes retrouvent l’adresse du propriétaire grâce à des éléments partagés sur les réseaux. Dans la nuit du 5 au 6 juillet, sa maison à Oupeye est volontairement incendiée. L’habitation est en grande partie détruite. Personne n’a été blessé, mais les autorités dénoncent une tentative de justice expéditive extrêmement dangereuse.
Des tags insultants ont été retrouvés sur la façade, laissant peu de doute sur le lien avec l’affaire. Le bourgmestre de Oupeye, Serge Fillot, condamne fermement ces représailles : « Il ne peut y avoir de justice en dehors des institutions. L’incendie d’un domicile, c’est une tentative de meurtre. »
Enquête en cours et sanctions possibles
Deux enquêtes sont désormais ouvertes : l’une pour maltraitance animale, l’autre pour incendie criminel. En Belgique, la maltraitance animale est passible de 3 ans de prison et d’une amende pouvant atteindre 8 millions d’euros. Quant à l’incendie volontaire d’un domicile, surtout lorsqu’il est habité, il peut entraîner jusqu’à 30 ans de réclusion.
Le procureur du roi a indiqué qu’un examen vétérinaire allait être réalisé pour confirmer les circonstances de la mort du chien.
Une société à vif
Cet événement tragique soulève plusieurs interrogations. D’un côté, une émotion légitime face à un acte de cruauté intolérable. De l’autre, une montée inquiétante de la justice populaire et de la violence numérique. Si les images ont permis d’identifier un acte criminel, elles ont aussi déclenché un déchaînement incontrôlable, qui aurait pu coûter la vie à une personne.
Un rappel brutal que l’émotion, si justifiée soit-elle, ne doit jamais se substituer à la loi.
Accroché à sa laisse, le berger allemand sans vie a été traîné sur le sol pendant plusieurs kilomètres à une vitesse allant parfois jusqu’à 80 km/h/ (Illustration) LP/ Dominique Breugnot